Auteur : Patrick Poncet & Olivier Vilaça
Être géographe, c’est un peu comme être médecin ; à celui-ci le corps — le corporel —, à celui-là le spatial. Certains médecins décident de ne pas exercer et deviennent diplomates, fonctionnaires internationaux, chefs d’entreprise, managers, écrivains. Ils n’en restent pas moins médecins et souvent présentés comme tel. De la même manière, on est géographe bien au-delà d’un pratique professionnelle formelle.
Ce qu’il se passe vraiment dans la province mozambicaine de Cabo Delgado ? Une rébellion sectaire interne à l’islam et en roue libre, exploitant les faiblesses d’un État à la fois trop discret et à la souveraineté très relative, et dont la dynamique et les logiques n’entretiennent pas de rapport direct avec celles du “Sahelistan” ; nous n’assistons pas à l’émergence d’un nouveau califat africain, contre lequel la communauté internationale devait se mobiliser sans attendre.
One of the challenges of geographical analysis of epidemics, particularly from a forecasting perspective, is the ability to identify the germ of a pandemic in a localized epidemic phenomenon somewhere on the planet, i.e. an epidemic spreading worldwide, a global epidemic. In other words, how can we speak of a pandemic before the end of an epidemic? Can we speak of a pandemic other than by observing a posteriori the extent of an epidemic?
The example of Cabo Delgado shows the effectiveness of the concept of the relative state in characterizing situations in which the state shares its sovereignty and regalian functions with other actors (terrorist groups, companies, private armies, international organizations, NGOs).
L’exemple de Cabo Delgado montre l’efficacité du concept d’État relatif pour caractériser les situations dans lesquelles l’État partage sa souveraineté et ses fonctions régaliennes avec d’autres acteurs (groupes terroristes, entreprises, armées privées, organisations internationales, ONG).
Un des enjeux de l’analyse géographique des épidémies, notamment dans la perspective d’une prévision, consiste dans la capacité à repérer dans un phénomène épidémique localisée quelque part sur la planète le germe d’une pandémie, c’est-à-dire d’une épidémie se déployant à l’échelle du monde entier, une épidémie mondiale. Autrement dit, comment parler de pandémie avant le terme d’une épidémie ? Peut-on parler de pandémie autrement qu’en constatant a posteriori l’ampleur qu’a prise un épidémie ?
Le 30 mars dernier, le World Economic Forum publiait un article faisant l’éloge des actions mises en place par le gouvernement viêtnamien pour répondre à l’épidémie de Covid-19. Comment une nation aux ressources limitées...
Au début de l’épidémie de Covid-19, une des questions que l’on entendait souvent poser portait sur la vulnérabilité spécifique des citadins. En arrière plan, c’était une autre question qui était posée : vis-à-vis des épidémies, la...